40.

Le rendez-vous avait été fixé à 9 h 30, heure à laquelle ouvrait la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, le samedi. Le docteur Castro, agrégé d’histoire et architecte, avait ici ses entrées et ils purent s’installer tranquillement dans une pièce fermée, derrière la salle de lecture. Spécialiste de l’architecture au Moyen Âge, il avait écrit une thèse sur Villard de Honnecourt, ce qui faisait de lui l’interlocuteur idéal pour Ari. Iris ne s’était pas trompée.

C’était un homme fort courtois, très élégant, qui devait avoir un peu plus de soixante-dix ans. Mince, grand, il avait les joues creuses, un regard noir brillant et quelques cheveux bruns plaqués en arrière.

— Vous avez lu ma thèse sur Villard ? demanda le vieil homme d’emblée.

Ari fit une moue désolée.

— Non… Je vous avoue que je n’en ai pas le temps.

— Je comprends. Elle est un peu longue, je dois bien le reconnaître. Votre collègue m’a expliqué que vous aviez besoin d’informations sur les carnets dans le cadre d’une enquête policière. Vous avez aiguisé ma curiosité…

— En réalité, ma question va vous paraître un peu vague, mais j’aurais besoin que vous me disiez ce qu’il peut y avoir de mystérieux, au sujet de ses carnets.

Un sourire traversa le visage du docteur Castro.

— De mystérieux ?

— Oui… J’ai lu de nombreux textes à leur sujet, et il semble qu’en dehors du côté purement architectural de ces notes, il existe quelques interrogations sans réponse… Est-ce que vous, vous pensez qu’il y a des secrets cachés dans les carnets de Villard ?

— Oh, vous savez… Les gens profèrent beaucoup d’inepties quand ils ne maîtrisent que partiellement un sujet. On a souvent appelé Villard le Léonard de Vinci français, non seulement parce que, comme lui, et avant lui, il s’intéressait à tous les domaines de la science et de l’art, mais aussi parce qu’il avait un certain goût pour crypter ses écrits. C’est sans doute ce qui laisse croire à certains qu’il existe des énigmes dans les carnets, mais je n’en suis pas convaincu…

— Mais pourquoi utilisait-il des cryptages, alors ?

— Par jeu, probablement. Grâce aux dessins de Villard – si on parvient à les comprendre, évidemment –, on peut retrouver des méthodes et des techniques tombées aujourd’hui en désuétude. Beaucoup de ses schémas sont en fait des outils mnémotechniques qu’il laisse à la postérité. Il le dit d’ailleurs très clairement dans son introduction : il souhaitait que les générations futures se souviennent de lui. Peut-être voulait-il que son enseignement soit réservé à une élite de savants curieux, et donc il s’est amusé à disséminer quelques petits mystères…

— Mais fondamentalement, il n’y a rien qui vous semble énigmatique dans les carnets ?

— Je ne suis pas sûr de comprendre ce que vous entendez par « énigmatique ».

— Je ne sais pas… Des textes ou des dessins dont vous ne comprenez pas le sens, ou bien dont la présence vous paraît étrange au sein du carnet ?

— Pas vraiment. Il y a bien sûr des passages qui peuvent éveiller notre étonnement, mais rien que l’on ne puisse expliquer un jour ou l’autre…

— Par exemple ?

Le vieil homme se caressa le menton. Il semblait embarrassé par la question, comme si, pour faire plaisir à Ari, il cherchait en vain à trouver ce qu’il pouvait y avoir de mystérieux dans les carnets de Villard, sans vraiment y croire.

— Eh bien… Je ne sais pas… Il y a ce tombeau du Sarrasin sur la dixième planche, par exemple. On est en droit de se demander de quel Sarrasin il s’agit. Ce ne doit pas être n’importe qui, pour bénéficier d’un tombeau aussi somptueux. Nombreux ont supposé que c’était Hiram, ce bronzier et architecte de la Bible auquel se réfèrent les compagnons du devoir et les francs-maçons. Faut-il en déduire que le culte d’Hiram était déjà présent parmi les constructeurs du XIIIe siècle ? Je suppose qu’il est légitime de se poser la question. D’autant que Salomon lui-même, le roi qui fit construire le temple par Hiram, est représenté plusieurs planches plus loin. De là à dire qu’il y a une symbolique compagnonnique dans les carnets, ce n’est pas tout à fait certain… Il est vrai toutefois que, planche 24, un dessin semble représenter le rituel pratiqué par les compagnons pour se reconnaître.

— La symbolique compagnonnique existait déjà au XIIIe siècle ? s’étonna Ari.

— C’est difficile d’être aussi catégorique, mais ce qui est sûr, c’est que, dès le XIIIe siècle, on voit apparaître sur des statues et des bâtiments des signes qui l’évoquent. Sur des bas-reliefs à Saint-Bertrand-de-Comminges par exemple, ou bien à Chartres encore, cette sculpture qui représente deux personnages accroupis face à face, tenant dans leurs mains des dés avec des symboles compagnonniques. Cette scène est d’ailleurs dessinée par Villard, et il y a ajouté un sanglier et un lapin, qui désigneraient chez certains compagnons le maître et l’apprenti. Mais ce ne sont que des suppositions. Vous savez, quand on veut absolument trouver des liens secrets entre les choses, on en trouve.

— Je vois… Vous pensez que les gens voient dans les carnets des mystères qui n’y sont pas réellement.

— Oh, je n’accuse personne. Mais disons que certains vont parfois chercher un peu trop loin pour expliquer les mystères de Villard.

— C’est-à-dire ?

— Pour vous donner un exemple, prenez les inscriptions sur la quatorzième planche des carnets, et notamment les initiales « AGLA », inscrites à côté du Christ. Ces quatre lettres ont fait couler beaucoup d’encre. Certains affirment qu’il s’agit d’une expression utilisée par les Cathares, ce qui me semble parfaitement ridicule. D’autres prétendent que l’Agla était une société ésotérique regroupant les apprentis et les compagnons des métiers du livre… J’ai rarement entendu des choses aussi stupides. Il y a effectivement eu une société secrète, proche des Rose-Croix, qui portait ce nom, mais c’était pendant la Renaissance, et donc longtemps après Villard. En réalité, ces quatre lettres sont l’abréviation de l’invocation hébraïque « Atah Guibor Leolam Adonaï », ce qui signifie « Tu es Fort pour l’Éternité, Seigneur. » Rien d’étonnant à ce qu’on la retrouve inscrite auprès d’une représentation du Christ sur la croix.

— En effet…

— Je pourrais vous citer encore d’autres particularités des carnets qui ont excité l’imagination des commentateurs. Comme la tête représentée à l’envers sur la dix-septième planche, ou bien la main qui sort de la façade de la cathédrale de Laon, sur la suivante, ou encore celle qui manque au personnage de la trente et unième planche… J’ai aussi entendu beaucoup de suppositions diverses et variées au sujet de l’aigle dans lequel Villard a dessiné un pentacle. Certains y voient le symbole d’une société secrète médiévale, encore une, qui se serait appelée Les Enfants de Salomon et préfigurait les compagnons du devoir.

— Et pourquoi, à votre avis, tant de gens ont spéculé autour de ce carnet ?

— Je ne sais pas. Sans doute parce qu’on ignore tout de lui, en vérité, et que cela laisse beaucoup de champ libre à l’imagination. Longtemps, les carnets de Villard ont été considérés comme ceux d’un architecte. Or, on pense aujourd’hui – théorie que je partage entièrement – qu’il n’était ni architecte ni maître d’œuvre, mais plutôt un curieux touche-à-tout qui désirait dresser le bilan des connaissances de son époque, à l’attention des générations futures. Ce qui est sûr, c’est que certains de ses dessins architecturaux font preuve d’un manque de précision et de réalisme, ce qui serait étonnant de la part d’un architecte. Cela a fait dire à plusieurs commentateurs que les carnets n’étaient pas un manuel de technologie appliquée mais plutôt un traité sur la philosophie hermétique, à l’usage des maîtres d’œuvre. Il ne faut pas oublier que ces croquis datent du début du XIIIe siècle, époque où l’on fit construire les cathédrales de Chartres et de Reims, et que l’on commençait à cette période à s’intéresser de plus en plus au symbolisme et à l’hermétisme de l’architecture. Ces cathédrales sont elles-mêmes truffées de symboles divers et variés. L’esprit qui régnait à l’époque peut expliquer l’atmosphère empreinte de mystère qui règne dans les textes et les dessins de Villard, voilà tout.

Ari opina du chef et inscrivit quelques notes dans son carnet Moleskine. Par nature, il était plutôt enclin à partager le scepticisme et le cartésianisme du docteur Castro. Pourtant, il aurait aimé trouver une piste, quelque chose qui puisse évoquer les phrases particulièrement énigmatiques de la photocopie de Paul Cazo.

— Puis-je vous demander comment ce bon vieux Villard a bien pu se retrouver au centre d’une enquête policière ? demanda le vieil homme comme Ari restait silencieux.

— Eh bien… Je ne peux pas vous en dire trop, vous comprendrez, mais une référence assez directe aux carnets est apparue dans une affaire de meurtres.

Le docteur Castro écarquilla les yeux.

— Une affaire de meurtres ? Vous plaisantez ?

— Non, pas du tout. Vous pensez qu’il ne pourrait pas y avoir de raison qu’on tue dans le but, par exemple, de récupérer certaines pages disparues des carnets ?

— Les feuillets disparus des carnets auraient certes beaucoup de valeur sur le marché des antiquités, mais de là à tuer, tout de même ! Ce qu’il y avait sur les pages disparues devait être du même acabit que ce qui est aujourd’hui conservé à la Bibliothèque nationale. C’est un document passionnant et précieux, mais je ne vois pas pourquoi on en viendrait à tuer pour les récupérer.

— Vous ne pensez pas que les pages manquantes pourraient révéler un secret susceptible d’attirer les convoitises de criminels ?

— Mais… Quel si grand secret voulez-vous que Villard puisse révéler ?

— C’est la question que je vous pose.

Le vieil homme resta bouche bée, comme si la question d’Ari était complètement saugrenue. Puis, voyant que son interlocuteur était très sérieux, il se décida à répondre.

— Je ne vois pas, désolé… Les techniques révélées par Villard sont connues. Ses dessins ont un intérêt historique, rien de plus. Rien de révolutionnaire, surtout pour un lecteur du XXIe siècle.

Ari hésitait à montrer au docteur la photocopie de Paul. Son avis eût été précieux, mais il craignait que l’historien, débordant d’enthousiasme en découvrant ce qui semblait être l’une des pages disparues de Villard, ne devienne trop curieux. Pourtant, l’avis d’un tel spécialiste aurait fait avancer l’enquête et le docteur Castro semblait être un homme de confiance, plutôt rationnel.

— Docteur, je souhaiterais vous montrer quelque chose, mais vous devez me promettre que cela reste entre nous.

— Je vous le promets, jeune homme.

— La pièce que je vais vous montrer est un élément important de l’enquête en cours. Je ne suis pas censé vous la dévoiler. J’ai réellement besoin de votre parole.

— Vous pouvez compter sur moi, je sais rester muet comme une tombe.

Les yeux du vieil homme brillaient de curiosité.

— De quoi s’agit-il, enfin ?

Ari sortit la photocopie de sa poche et la montra au docteur. Sans dire un seul mot, il le laissa inspecter le document.

Le vieil homme écarquilla les yeux, perplexe. Il enfila ses lunettes, comme pour s’assurer qu’il ne rêvait pas.

— Vous… Vous pensez que c’est une page de Villard ? demanda-t-il, hébété.

— Je ne peux pas en être certain, répondit Ari, amusé par le visage stupéfait de son interlocuteur. Qu’en pensez-vous ?

— C’est difficile à dire… Il faudrait voir l’original.

— Nous ne l’avons pas, malheureusement.

— En tout cas, le trait ressemble fort à celui de Villard. L’écriture et la langue sont bien les siennes… C’est vous qui avez écrit « L :. VdH :. » en haut ?

— Non.

— C’est une écriture plus moderne, comme ajoutée au plume, n’est-ce pas ?

— On dirait.

— Ces initiales signifient probablement « Loge Villard de Honnecourt »… Peut-être existe-t-il une loge compagnonnique de ce nom, qui aurait exécuté ce travail d’imitation.

— Peut-être, hasarda Ari, mais il était de plus en plus convaincu que ce parchemin n’était pas une imitation.

— Vous permettez que je lise les textes ?

— Vous comprenez le picard ?

— Bien sûr… J’ai bien été obligé de m’y mettre, pour ma thèse.

— Alors je vous en prie.

Le vieil homme observa la page de plus près et traduisit à haute voix avec autant de facilité que le professeur Bouchain à la Sorbonne, et en utilisant quasiment les mêmes mots.

— « J’ai vu cet engin que Gerbert apporta ici et qui nous apprend le mystère de ce qui est dans le ciel. » Il parle de l’astrolabe, là, sans doute.

Ari acquiesça. Décidément, tout le monde en savait bien plus que lui sur ces instruments astronomiques arabes !

— « Il ne portait à l’époque aucune inscription. » En effet, c’est étonnant que rien ne soit écrit sur cet astrolabe. Ces instruments sont habituellement couverts de symboles arabes. Voyons voir. Ensuite, le second texte… « Pour bien commencer, tu devras suivre la marche de la lune à travers les villes de France et d’ailleurs. Alors tu prendras la mesure pour prendre le bon chemin. »

Le docteur releva les yeux vers Ari, sidéré.

— Ce deuxième paragraphe est un peu farfelu !

— Vous pensez ?

— Il ne s’apparente à aucun autre dans les carnets, à ma connaissance. On dirait les indications infantiles d’une chasse au trésor.

— C’est aussi ce que je pense. Mais cela discrédite-t-il pour autant le document ?

— Disons que la forme de l’ensemble est très proche d’une page de Villard, mais que le fond, surtout celui de ce deuxième texte, est un peu déroutant. Je ne vois pas Villard faire suivre à ses lecteurs un vulgaire jeu de piste… Toutefois, il faudrait y regarder de plus près. Je suppose que vous ne pouvez pas me laisser une copie ?

Ari sourit.

— Vous supposez juste.

— Je vois. C’est extrêmement intrigant, je dois l’admettre. Et ces lettres en haut de la page… Que de mystères ! Je comprends mieux toutes vos questions, à présent.

— Comme ça, à première vue, que vous inspire cette feuille ?

— Eh bien, en supposant que c’est bien l’œuvre de Villard, peut-être a-t-il vu lors de ses voyages un astrolabe rapporté d’Espagne par Gerbert d’Aurillac, et il l’aura dessiné.

— À Reims vous pensez ?

— C’est fort probable. Villard y est passé, plusieurs de ses croquis s’y rapportent, et c’est là que Gerbert s’est rendu après son séjour en Espagne, si mes souvenirs sont exacts. Mais je ne vois pas le rapport avec le deuxième texte, parfaitement hors contexte.

— Pas tout à fait, objecta Ari. La phrase « tu devras suivre la marche de la lune » fait peut-être référence aux lunes qui sont gravées sur l’astrolabe, non ?

— Je vous l’accorde. C’est assez ambigu…

— Si je retrouvais l’original, vous pensez que vous seriez en mesure de me dire s’il est authentique ?

— Je ne pourrais pas vous le garantir, il faudrait bien sûr des analyses scientifiques, mais je pourrais affiner mon jugement.

— Parfait. Je vous tiens au courant, docteur. Et n’oubliez pas votre promesse. Pas un mot, à personne.

— Cela va être dur, mais je m’y tiendrai !

 

Le rasoir d'Ockham
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